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Evénementiel. Quand la scène devient plateau TV

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Pas le choix. Face aux contraintes du Covid, les agences événementielles et les prestataires qui avaient l’habitude de travailler à leurs côtés ont repensé les modèles d’événements pour leurs clients. Digitalisation oblige, la scène est devenue un plateau TV, et le streaming un passage obligé. L’enjeu – dans un contexte distanciel – étant de garder les « web spectateurs » avec soi.

Captation, réalisation et diffusion d’un événement en plateau... C’est une logique désormais implacable pour la communication événementielle des entreprises, interne ou externe. Convention, séminaires ou autres incentives ont désormais leurs versions digitales. Du côté des agences, les adaptations ont été plus ou moins évidentes. Celles qui maniaient déjà la brique audiovisuelle se sont vite mises au diapason, comme Mirada à Rennes : « On peut dire que l’on avait un temps d’avance par rapport à de nombreux concurrents, explique François Sebastia, dirigeant de l’agence. La captation et la diffusion de l’événement, l’habillage de plateaux aux couleurs d’une marque… nous le réalisons depuis des années. Nous avons notamment mis en place le plateau parisien de Boursorama TV, que nous gérons encore actuellement ». Du coup, les événements digitaux s’enchaînent pour l’agence qui a également développé sa propre plateforme de diffusion, de l’ordre de 2 à 3 projets par semaine.

 Plateau TV éphémère pour le groupe Samsic réalisé par Mirada

Même combat du côté de la Nantaise Mstream, déjà rodée à la captation et la diffusion de nombreux grands événements. « Depuis avril, nous observons une forte demande pour mettre en œuvre des formats « plateau TV ». Nous le faisions déjà pour quelques clients, mais on peut dire que c’est devenu la norme », constate Jérôme Poulain, PDG de Mstream. Le phénomène a pris tellement d’ampleur pour l’agence audiovisuelle qu’elle s’apprête à réaliser son 150ème événement depuis la fin du premier confinement et fait tourner à plein les Studios de l’Ile, un outil de 800m2 qui intègre 3 plateaux TV équipés et 2 régies permanentes. « Nous travaillons pour toutes les typologies de clients, poursuit Jérôme Poulain. grands comptes, PME / ETI, collectivités, médias… Nous avons notamment accueilli dans nos studios des événements d’envergure tels que le Salon des Entrepreneurs ou Social Change ».

L’événement Social Change, réalisé aux Studios de l’Ile

Interactivité

Les journalistes animateurs sont eux aussi sur le pont, comme le Nantais Stéphane Courgeon : « au mois de janvier, mon activité a été multipliée par 4 par rapport aux années précédentes » Un rattrapage d’un premier semestre quasi atone. « J’ai vraiment senti une reprise au mois de septembre sur des événement du type « plateau TV » digital. Lors de ces formats, le rôle de l’animateur est prépondérant, au-delà de l’éditorial, pour mettre à l’aise les participants qui sont quelquefois en difficulté face à la caméra. Nous n’avons aucun retour du public et ce type d’événement reste quand même assez froid ». Pour l’animateur habitué des grandes scènes, l’événement digital doit intégrer de l’interactivité pour qu’il soit réussi : « Il ne faudrait pas que ce modèle d’événement reste très descendant, comme si on filmait ce qu’on faisait avant sur scène. Les possibilités sont énormes en termes d’interactivité ». Et le plateau TV devrait perdurer, même lorsque le public reviendra. « Je pense que l’on va rester sur des modèles hybrides. Je reçois des demandes pour la rentrée de septembre pour des événements avec des configurations spécifiques : un salon professionnel avec une partie en présentiel (sur scène) et un deuxième espace « plateau TV » qui pourra être suivi par ceux qui auront fait le choix d’un billet « full digital », conclut Stéphane Courgeon.

Dynamisation

Comment les agences événementielles imaginent-elles ces nouveaux événements ? Pour Sylvie Thomas et Gilles Poussier, dirigeants de Gens d’événement (Nantes), « la façon de travailler a profondément changé. Avec un public en distanciel, nous avons l’obligation de travailler encore plus les contenus et surtout de les dynamiser : sur un programme de 50 minutes, on doit avoir un changement toutes les 6 minutes pour garder l’attention du public. Concrètement, nous avons multiplié par 4 le temps passé sur la production de contenus dans la préparation de nos événements. » Un modèle d’événement qui pourrait devenir récurrent pour les entreprises : « Etre en 100 % digital nécessite moins d’investissements pour les annonceurs (pas de traiteurs, pas de nuits d’hôtels pour les participants), on peut donc multiplier ces rendez-vous. Dans le cas d’un groupe présent partout dans le monde, on peut par exemple animer les équipes tout au long de l’année grâce à ces événements digitaux ». Une tendance forte pour l’agence qui ne travaille plus seulement sur des « one shot » : « nous sommes de plus en plus dans une politique de contrat avec nos clients, avec un accompagnement sur le long terme. Le digital renforce cette relation. »

Impatience

Mais cette digitalisation ne peut satisfaire tout le monde, notamment les lieux recevant les grands événements physiques. L’impatience est régulièrement visible dans les prises de parole des dirigeants de ces structures comme celle de David Puget, directeur de Quimper Evénements, via son compte Linkedin, il y a quelques semaines : « On attend quoi pour reprendre l’activité ? le risque zéro ? Il n’existe pas et n’existera pas plus demain. Reprenons en Finistère une certaine activité avec des règles sanitaires adaptées aux formats d’événements (séminaires, salons congrès, spectacles assis) qui sont objectivement maîtrisables par des organisateurs sérieux. » Complètement à l’arrêt depuis plusieurs mois, certains lieux habitués à recevoir des événements transforment cette impatience en innovation : le Ferrailleur, bistrot nantais et haut lieu de la musique rock, a créé son propre plateau de télé. Un défi relevé par un collectif d’amis techniciens et musiciens réunis dans l’association Tracass autour du Ferrailleur. « Nous avons eu envie de proposer des résidences d’artistes puis de réaliser des concerts, du « streaming live » dans nos locaux », indiquait à Presse Océan Thomas Nedelec, le patron du lieu. Au programme de cette « Télé du Ferrailleur » : tous les mois, plus d’une heure de contenu avec un groupe en live dans une arène spécialement créée pour l’occasion, des interviews, des reportages et des infos musicales.

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