Depuis janvier, le zénith de Saint-Herblain a lancé une campagne autour de ses gobelets. Celle-ci a rencontré son public sur les réseaux sociaux. Reste à voir dans si dans les faits, le but recherché est atteint.
« Le problème, c’est que le public garde les gobelets surtout s’il y a le nom de l’artiste ou de la soirée dessus », déplore Denis Turmel, directeur du Zénith Nantes Métropole, situé à Saint-Herblain. Car la salle de concerts s’est trouvée confrontée à un problème bien connu du monde événementiel : comment faire pour que le public ramène le verre consigné et que ce dernier réponde ainsi à sa vocation première, c’est-à-dire être réutilisable ?
Une mission : que les gobelets soient réellement réutilisés
Pas moins de 250 000 gobelets sont écoulés chaque année au Zénith. Or, dès 14 réutilisations, le gobelet plastique réutilisable est préférable à tous les autres types de contenants (cartons biodégradables…) que ce soit en termes de consommation d’énergie, d’effet de serre ou d’écotoxicité aquatique. Et pourtant, nous sommes (très) nombreux à avoir dans le fond de notre placard à verres une demi-douzaine d’écocup siglées du nom d’un festival ou d’un concert que nous gardons en souvenir. Mais, que nous ne réutilisons jamais.
Pour contrer cet état de fait, Denis Turmel a fait appel à l’agence nantaise Exupéry avec un cahier des charges très clair : « Que les gobelets reviennent et que la communication puisse s’adresser à un public varié, parce que nous avons aussi bien un sexagénaire qui vient voir Starmania que l’ado de Bellevue qui vient pour Ninho. »
« Tu me trouves moche et trop cher ? Moi aussi …»
La mission a été relevée par Exupéry qui a opté pour une campagne au ton décalé s’articulant autour de ce slogan : « Tu me trouves moche et trop cher ? Moi aussi… ». Car de fait, la consigne sur le gobelet est passée, depuis janvier, à deux euros (contre un euro avant), pour inciter au retour. Le gobelet en lui-même a également changé : « Il est tout simple, il n’y a aucun logo dessus. Le but était que ça puisse pas se transformer en souvenir. Bref, un gobelet moche », indique Antoine Civel, fondateur d’Exupéry.
Cette campagne, au ton délicieusement grinçant, a très bien fonctionné et a même créé un mini buzz sur les réseaux sociaux, notamment sur Linkedin. « Ce n’était pas du tout la vocation première. Mais si ça marche, c’est très bien. Je pense que ce qui plaît, c’est l’humour, il n’y a pas de ton moralisateur. Pour l’instant on n’a pas eu de mauvais retour de la part du public. »
Le but semblerait même atteint avec des taux de retours qui seraient plus satisfaisants qu’avant la campagne de sensibilisation et l’augmentation du prix de la consigne.
