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Réseaux sociaux : l’impact des applis sur l’environnement étudié par Greenspector

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Quelle est l’empreinte environnementale des réseaux sociaux ? En étudiant un indicateur-clé, l’agence nantaise Greenspector a comparé l’impact de 10 applis sur smartphone. De Facebook à LinkedIn, en passant par Instagram, TikTok et YouTube… Résultat, l’impact en termes d’émissions de CO2 varie du simple au double entre le premier et le dernier du classement.  En voici les principaux résultats.

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Greenspector (23 salariés, plus de 1 M€ de CA) aide à mesurer et réduire l’impact des services numériques (sites web, applications, objets connectés, etc.). Notamment pour des clients comme la SNCF, Nantes métropole ou le Ministère de la santé. Mais l’agence nantaise publie aussi des enquêtes à destination d’un large grand public.

En 2023, elle a ainsi décidé d’étudier l’impact environnemental des applis mobiles des 10 réseaux sociaux les plus utilisés en France : Facebook, Instagram, LinkedIn, Pinterest, Reddit, Snapchat, TikTok, Twitch, Twitter et Youtube. En prenant « le parcours et la lecture d’un fil d’actualité » comme indicateur.

TikTok, la plus énergivore

Résultat? Sans grande surprise, Tiktok arrive en dernière position du classement. Très énergivore, ce réseau consomme au lancement 22,4 mAh (milliampère-heure) et échange beaucoup de données pendant le défilement du fil d’actualité. Notamment en raison des vidéos et nombreuses pub qui tournent sur appli. Celle-ci pré-charge en outre de nombreux contenus. Si l’utilisateur est hors connexion, il peut ainsi accéder aux vidéos. « 30 secondes après lancement, Tiktok charge environ 5 Mo de données lors de ce test ».  

LinkedIn, la plus sobre

À l’inverse, LinkedIn arrive en tête du classement Greenspector. L’appli du réseau professionnel «n’échange qu’un très faible volume de données au chargement, ainsi que lors du scroll du fil d’actualité ». Le fait que le réseau social soit axé sur le partage de posts textuels avec une faible quantité de photos et vidéos explique notamment ce score. Résultat, il consomme 15% de moins que les autres applications du panel.  

Si l’indicateur utilisé n’est bien sûr pas exhaustif, il renseigne toutefois sur le niveau de sobriété des applications. « Nous avons mesuré les consommations de ressources (énergie, mémoire, données) et les temps de réponse. Ces données nous ont ensuite permis d’obtenir l’impact environnemental (…) », précise l’étude de Greenspector. (synthèse complète et méthodologie à lire ici)

Greenspector a ensuite évalué l’impact en équivalent CO2 sur l’année. Pour cela, elle se base sur un temps passé sur les réseaux de 1h55 par jour en moyenne (source : rapport We Are Social). Selon sa méthodologie : l’impact environnemental s’étend de 20 à 40 kg équivalent CO2 selon le réseau social. « Cela représente 185km en voiture pour le réseau le moins sobre » donc TikTok, indique l’agence nantaise. L’impact cumulé des utilisateurs français de Facebook ou d’Instagram tourne autour d’un million de tonnes de CO2 par an.  

Florent Godard


« Le dark mode, un levier pour réduire l’impact »

Trois questions à Thibault Tuffin, responsable marketing et communication chez Greenspector.

Outre son étude, Greenspector liste des recommandations pour réduire la consommation énergétique des réseaux sociaux. Comme l’activation du mode sombre (dark mode). C’est un levier important?

Thibault Tuffin : Oui, c’est un assez bon levier, sur les écrans type AMOLED. Parce qu’un pixel sombre sera en réalité un pixel partiellement éteint. Ce dark mode – absent de Snapchat et Tiktok – entraîne une réduction de consommation d’énergie sur batterie de 20% en moyenne. À contrario toutefois, sur un écran LCD, la couleur n’a pas d’influence.

Quels autres conseils peut-on donner?

T.T : Un autre axe d’amélioration se trouve sur le pré-chargement des vidéos, qui consomme de l’énergie. Imposé par des réseaux comme Instagram ou TikTok. Mais je note qu’au-delà, les entreprises peuvent aussi réfléchir à ce levier. Par exemple quand elles choisissent de lancer automatiquement une vidéo sur leurs sites ou applis, alors qu’elles pourraient laisser le choix à l’internaute de l’activer ou pas. Autre bonne pratique : effacer ses archives sur les réseaux sociaux, comme des posts obsolètes datant d’il y a plusieurs années – et qui ne sont plus consultés. Idem pour les archives de messagerie…

Enfin, il faut aussi s’interroger sur sa façon de communiquer…

T.T : En effet. Est-il pertinent de passer autant de temps sur les réseaux ? De communiquer telle info ou pas. Sur tous les réseaux? Une vidéo ou une image sont-elles indispensables pour agrémenter un post? Par exemple j’ai récemment vu passer une offre d’emploi sur Linkedin avec une courte vidéo pour présenter le descriptif du job à pourvoir. Mais une image fixe avec toute l’info nécessaire de suite, sans besoin d’attendre, aurait largement suffi…

Propos recueillis par Florent Godard


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